Le référendum d’initiative parlementaire sur le redémarrage de la centrale nucléaire n°3 (Centrale de Maanshan), qui s’est déroulé aujourd’hui, n’a pas été validé, selon la Commission centrale des élections. La question était la suivante : “Etes-vous d’accord pour que la Centrale de Maanshan continue de fonctionner une fois que les autorités compétentes auront confirmé l’absence de problèmes de sécurité?” 

Le nombre de voix favorables (4 341 432) était supérieur aux voix opposées (1 511 693), toutefois, le seuil de 25% minimum du nombre de votants inscrits sur les listes électorales en faveur du “oui” n’ayant pas été atteint, le référendum ne peut pas être considéré comme adopté. Le seuil pour le redémarrage de la centrale était d’au moins 5 millions de voix favorables. 

A noter que le taux de participation était particulièrement faible : 29,53%. Dans le comté de Pingtung, où se situe la centrale nucléaire n°3, le résultat était de 120 720 voix pour et 90 460 contre avec un taux de participation de 31%.

Les représentants de la plateforme nationale des actions anti-nucléaire, qui réunit plus de 200 groupes civils, ont réagi ce soir en indiquant que considérant le très faible taux de participation, le référendum d’aujourd’hui manquait de représentativité. Ils ont souligné que la politique énergétique et celle de la décarbonation ne devaient pas devenir un jeu de lutte politique entre politiciens qui manipulent le sujet de l’énergie nucléaire. Les partis politiques doivent faire face sérieusement à la question de la sûreté nucléaire et des déchets radioactifs. La plateforme nationale des actions antinucléaires indique avoir élaboré les projets de lois sur la sûreté nucléaire et le choix de sites de stockage de déchets nucléaires et appelle le gouvernement à se conformer aux normes internationales en matière de sûreté nucléaire. 

Pour mémoire, le dernier réacteur de la centrale nucléaire n°3 (Centrale de Maanshan) a cessé de fonctionner en mai 2025, ayant atteint la limite d’âge de 40 ans. Le référendum a d'abord été proposé par le groupe parlementaire du Parti du peuple taïwanais (TPP) le 18 avril, puis le 13 mai, le Parlement, dominé par le parti d'opposition Kuomintang (KMT), a révisé la Loi sur le contrôle des installations des réacteurs nucléaires, modifiant la durée maximale de 40 ans de validité des licences d'exploitations pour permettre un renouvellement de 20 ans supplémentaires si la sécurité du site le permettait. 

Le Parti démocrate progressiste (DPP) actuellement au gouvernement, a fait de la sortie du nucléaire en 2025, l’un de ses chevaux de bataille, ce à quoi s’opposent le KMT et le TPP qui, à eux deux, détiennent la majorité absolue au Parlement.

A la veille du référendum, Jensen Huang (黃仁勳), le PDG de l’entreprise américaine NVIDIA, qui collabore notamment avec l’entreprise taïwanaise de semi-conducteurs TSMC, a répondu à des journalistes lors de son arrivée pour une visite à Taipei. Il a déclaré que NVIDIA était en train de construire la toute première usine d’IA de Taïwan en collaboration avec le groupe taïwanais Foxconn, ajoutant que ce type d’usines nécessitait beaucoup d’énergie et précisant que toute forme d’énergie devait être explorée dont le nucléaire.

A noter que dans sept circonscriptions, ce référendum a été accompagné d’un vote sur une éventuelle destitution de députés du Kuomintang (KMT), des tentatives de destitution qui ont toutes échoué.