A cinq jours de l'élection à la présidence du parti Kuomintang (KMT), les allégations d’ingérence chinoise se multiplient. Le Parti démocratique progressiste (DPP) au pouvoir a tenu une conférence de presse aujourd'hui, appelant le KMT à se joindre à la lutte contre l'ingérence de la Chine et à cesser de faire obstruction aux dix projets de loi sur la sécurité nationale proposés par le DPP. Le porte-parole du DPP, Justin Wu (吳崢), a déclaré : « Le KMT a enfin pris conscience de l'ampleur de l'infiltration, de l'ingérence, de l'influence et de la manipulation de la Chine sur la démocratie taïwanaise. Il est encore temps : nous devons de toute urgence travailler ensemble pour combler les lacunes de la sécurité nationale. Tant que c’est encore possible, nous devons empêcher la Chine d'étendre son emprise et de manipuler les résultats des élections taïwanaises. »
La directrice de la commission politique Rosalia Wu Ssu-yao (吳思瑤), a également indiqué que le ministère de la Justice a listé les principales méthodes d'ingérence chinoise, notamment le financement étranger, les réseaux de paris électoraux en ligne ou la manipulation par des informations fausses. Elle a exhorté le KMT et le Parti populaire taïwanais (TPP) à ne pas devenir complices de l'ingérence électorale chinoise, et à passer des lois en conséquence.
L’élection à la présidence du KMT aura lieu le 18 octobre, et six candidats sont en lice. Le candidat Hau Lung-pin (郝龍斌) a déclaré aux médias le 10 octobre avoir été confronté à une vague de cyberattaques. L'ancien président de la BCC, Jaw Shaw-kong (趙少康), qui le soutient, a révélé aujourd’hui en conférence de presse qu'entre le 12 septembre et le 12 octobre, 900 vidéos sur TikTok portent sur la candidate Cheng Li-wun (鄭麗文), avec un contenu principalement favorable, 400 vidéos le concernent lui, et 250 sont sur Hau Lung-bin. Sur YouTube, huit chaînes et 151 vidéos ont été identifiées, totalisant plus d’1,8 million de vues. Jaw Shaw-kong a exigé qu’une enquête approfondie soit menée. Il a affirmé que deux comptes YouTube créés en août sont déjà identifiés comme étant basés en Chine. Les vidéos qui y sont publiées soutiennent principalement Cheng Li-wun tout en critiquant Hau Lung-bin et Jaw Shaw-kong. Ces comptes utilisent des présentateurs virtuels et des images générées par l’IA.