La boxeuse taïwanaise Lin Yu-ting (林郁婷), qualifiée pour la demi-finale des -57 kg, est au centre d’une polémique portant sur le genre, aux côté de la boxeuse algérienne Imane Khelif. Le Bureau des Sports du ministère taïwanais de l’Education a adressé aujourd’hui une protestation solennelle à l’encontre de la Fédération internationale de boxe (IBA), après que celle-ci ait affirmé hier lors d’une conférence de presse que Lin Yu-ting n’était pas éligible pour concourir aux Jeux olympiques.

Pour mémoire, alors que les deux boxeuses avaient pris part par le passé à de nombreuses compétitions organisées par l’IBA, elles ont été exclues du championnat du monde l’an dernier. L’IBA avait justifié cette décision sur la base de tests de genre qui auraient révélé la présence de chromosomes XY, associés au sexe masculin. Lors de la conférence de presse d’hier, l’IBA n’a pas pu fournir de preuves substantielles à l’appui de son accusation, ni répondre à la possibilité d’un éventuel cas de “différence de développement sexuel (DDS)” avec les chromosomes XY.

En outre, l’IBA a affirmé avoir reçu une lettre de l’Association taïwanaise de boxe, demandant qu’aucune information sur Lin Yu-ting ne soit rendue publique, ce que le secrétaire général de l’association taïwanaise Peng Jun-ming (彭俊銘) a catégoriquement réfuté. Il a demandé à l’IBA de fournir des preuves, ce qui n’a pas été fait.   

Le directeur du Bureau des Sports, Cheng Shih-chung (鄭世忠) a rappelé que la qualification de Lin Yu-ting avait été officiellement confirmée par le CIO. C’est la raison pour laquelle il avait déposé une protestation solennelle auprès de la Fédération internationale de boxe, dénonçant son non-respect des droits des athlètes, la diffusion de fausses informations et une tentative d’interférence qui perturbe le bon déroulement de la compétition.

Le Comité olympique taïwanais a par ailleurs déclaré qu'il maintenait une communication étroite avec le CIO et se réserve le droit d’intenter une action en justice si nécessaire.