Hier, pendant que les bureaux de vote américains étaient en plein dépouillement des urnes, le Parlement taïwanais a invité plusieurs hauts responsables gouvernementaux à s’exprimer à propos du futur développement des relations taïwano-américaines après les élections.
Le directeur du Bureau de la sécurité nationale Tsai Ming-yen (蔡明彥) a affirmé que les deux pays continueraient à approfondir leurs discussions stratégiques en mettant l’accent sur les projets concrets dans plusieurs domaines, tels que la défense, l’économie, le commerce et la chaîne d’approvisionnement. Le directeur a estimé que quel que soit le prochain président américain, les Etats-Unis maintiendraient très probablement leur actuelle politique interdétroit, qui consiste à contenir la Chine populaire et à se rapprocher davantage de Taïwan.
De son côté, le vice-ministre de la Défense Alex Po Horng-hui (柏鴻輝) a été invité à commenter les propos de Donald Trump, qui avait déclaré pendant sa campagne électorale que Taïwan devait porter son budget militaire à l’équivalent de 10 % de son PIB. Le vice-ministre a souligné l’importance géopolitique de Taïwan en affirmant qu’il relevait de la responsabilité et de la détermination des Taïwanais de renforcer leur propre défense nationale.
Donald Trump avait par ailleurs accusé Taïwan d’avoir volé des opportunités commerciales des Américains sur le marché des puces électroniques, en ajoutant que s’il était élu, il demanderait à Taïwan de payer des « frais de protection » pour bénéficier du soutien militaire américain. Le ministre de l’Economie Kuo Jyh-huei (郭智輝), a averti que les soi-disant « frais de protection » risqueraient de faire augmenter les prix des semi-conducteurs taïwanais, soulignant que les puces électroniques produites par TSMC avec la technologie de moins de 7 nm étaient quasiment uniques et irremplaçables dans le monde.
Le président de la Commission ministérielle pour le développement national Liu Jin-ching (劉鏡清) a estimé, quant à lui, qu’en tant qu’homme d’affaires, Trump devrait chercher à éviter de provoquer une augmentation des coûts de revient des grandes enseignes américaines comme Apple, Nvidia, AMD ou encore Intel.